Les uns et les autres

A la lecture des derniers commentaires, on distingue nettement les deux clans qui se sont exprimés. Il est de tradition, dit la rumeur à Ambleteuse, de vivre avec ces expressions de rejet, d'une équipe municipale à l'autre. Cela peut-il apporter quelque chose de positif ?

Notre point de vue, sans haine ni mépris, est que le précédent maire, s'il était taciturne de nature, au moins n'a-t-il pas donné d'ordre pour ne plus contacter ni saluer les personnes qui nous sont familières. Il n'a jamais non plus, à notre connaissance, viré ou essayé de virer des gens comme des malpropres. Il ne s'est jamais moqué de ses opposants lorsqu'il les rencontrait dans la rue. Et, encore plus fort, il n'a jamais exécré personne. Nous avons tendance à croire qu'il était absorbé par ses responsabilités de maire, et c'est la raison même qui le rendait peu expansif. Cette préoccupation constante, jointe à un caractère appréciant la rectitude, donnait au personnage un abord qui pouvait effectivement paraître froid. Certains, à l'intérieur même de sa propre équipe, le ressentait de la même manière. C'est pourquoi nous comprenons les personnes qui s'en plaignent encore aujourd'hui. Mais il vivait en tant que maire pour les intérêts d'Ambleteuse et cela, personne ne pourra jamais dire le contraire.

Ces ressentiments sont-ils suffisants pour que l'on transpose sur la liste opposée, aux dernières élections, toute la force de mépris dont les gagnants ont fait preuve? Pourquoi cela, alors que nous, issus de cette liste, fondateurs de Présence communale, ne les avons même jamais attaqués, ni en tant que groupe, ni en tant qu'individus. Par contre, ce qui nous revenait de la campagne électorale nous indiquait qu'on nous faisait passer pour des bons à rien, comme le précédent maire. Il était ensuite assez facile de dire qu'il n'y avait plus d'argent dans les caisses! Est-ce avec son argent personnel que le maire actuel a fait refaire les routes à peine avoir été élu?

Nous ne sommes pas isolés en regrettant que l'ancien maire n'ait pas été compris. Car au moins, il passait ses journées à la mairie pour préparer le meilleur avenir à notre commune, hormis les temps nécessaires à consacrer à sa famille. Qu'en est-il aujourd'hui? Comment ne pas trouver nécessaire qu'existe une vigilance municipale?

Oui, nous regrettons l'ancien maire. Oui, nous pensons aussi que sourires et poignées de mains sont nécessaires. Pourquoi ne pas croire que chaque être est améliorable?

Que préférons-nous à la fin: un maire absorbé par ses responsabilités et qui se remet à sourire, ou un maire qui se préoccupe moins de théâtraliser sa fonction en se préoccupant davantage de la vie de ses concitoyens?

Arrivés presque à mi-mandat, les Ambleteusois devront trancher.